Les étudiants

Après la guerre des Six Jours, Israël connaît une forte vague d’immigration. Paul rencontre de nombreux étudiants, venus du monde entier, et pour la plupart coupés de leur famille. Ils sont un peu perdus dans cette nouvelle vie, et sans lien social. Dans le lot, les premiers jeunes immigrants russes. Soucieux de les regrouper et de leur offrir une authentique atmosphère de chabbat, Paul organise des repas dans les sous-sols du Hei’hal Shlomo, au siège du grand rabbinat d’Israël. C’est à l’époque une initiative unique, et là encore Roitman est un pionnier. Comme toujours, la participation aux frais est symbolique et il se charge de trouver un budget. Le restaurant Sova, à l’époque l’un des hauts lieux de la vie sociale hiérosolomytaine, accepte d’assurer l’intendance.

Ils sont une centaine à se retrouver, chaque vendredi soir, autour de longues tables garnies, venus de tous les coins du monde. Mordekhai l’américain, blond et maigre, se lie d’amitié avec Mordekhai le russe, plus trapu et silencieux. Toujours prêt à payer de sa personne, Paul entraîne sa petite famille, chaque semaine, deux ans durant, hiver comme été, au repas shabbatique pour animer lui-même la soirée. On chante, on étudie, des relations se tissent : ce sera le noyau du futur groupe de bénévoles qu’il enverra très bientôt sur le terrain, dans les quartiers défavorisés. Par la suite, un roulement s’organise et d’autres personnalités de la communauté française, comme Benno Gross ou Théo Dreyfus, prendront le relais. Avec les années, les initiatives se multiplient, et d’autres structures d’accueil se font jour. À son habitude, Paul Roitman l’innovateur s’efface là où son action n’est plus nécessaire.

Mayanot


En 1974, Léon Askénazi fonde l’institut Mayanot, cursus de formation de cadres destiné aux jeunes intellectuels français. Paul Roitman, mieux rompu aux complexités de l’Agence Juive, aide Manitou dans ses démarches auprès de la haute administration. Ils sont soutenus dans leur effort par Mordekhai Bar-On, alors directeur du Département de la jeunesse. Dès 1975, Paul centralise à Mayanot l’enseignement pédagogique. Il introduit dans le programme des activités de terrain : séminaires de formation et stages de quinze jours dans les villes de développement et les quartiers défavorisés des grandes villes. Lui-même assure un cours régulier de pédagogie.


Magchimei Tikvaténou


Après leur alya en Israël, les ’havérim de Tikvaténou (cf. onglet Thora Vetzion) maintiennent le contact entre eux. En 1987, Elie Aziza revient de chli’hout : il constitue, avec quelques anciens, le groupe « Magchimei Tikvaténou », les « réalisateurs ». Le but de l’association est, premièrement, d’aider les anciens de Tikvaténou à s’intégrer en Israël, et plus généralement, de créer un cadre d’accueil aux nouveaux arrivants. Ces « réalisateurs » assurent la liaison avec les ’havérim en France, et se donnent aussi pour mission d’aider Thora Betzion (le dernier né des Mouvements fondés par Paul Roitman) dans son travail d’intégration sociale. De nombreux anciens de Tikvaténou deviendront ainsi des madrikhim bénévoles dans les snifim et les ma’hanot organisés par Thora Bezion à travers le pays.

Au cours d’une réunion avec Paul Roitman et Claude Bloch – qui habite encore la France, mais fait des allers-retours entre Paris et Jérusalem – il est décidé qu’un bureau sera mis à la disposition des Magchimei Tikvaténou au Centre Fanny Kaplan de Jérusalem, l’un des trois centres Fanny Kaplan édifiés en Israël par le rabbin Roitman. Claude Bloch finance personnellement de nombreuses activités du jeune groupe. Uriel Porat est nommé directeur à mi-temps et Avi Sellem lui succédera.


Par la suite, Magchimé Tikvaténou se transformera en une association d’aide aux étudiants francophones. Il prend alors le nom de CNEF.  Sensible depuis sa propre alya à la question des étudiants « montés » seuls et sans famille, Paul Roitman épaule le groupe et le fait bénéficier de son expérience. Il pousse Sam Kadoch et ses amis à créer un comité de professeurs qui permettra d’appuyer les étudiants auprès de l’institution. Il enrôle personnellement à ce comité de soutien les professeurs Rabello, Moshé Bar-Asher, Michel et Daniel Revel, Jacques Goldberg. En 1990, un premier congrès des étudiants francophones est organisé, sous l’égide de la délégation des Consistoires en Israël et de son représentant, le rabbin Roitman. Il réunit à l‘Université Bar-Ilan près de 300 étudiants.

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Congrès du CNEF 1990
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Congrès du CNEF 1990

Le CNEF aujourd’hui


Le CNEF se développe et poursuit son œuvre de soutien aux étudiants francophones, dans les divers organes universitaires du pays. Le directeur actuel, Sam Kadoch, répond longuement à une interview sur les activités de l’association : Jerusalem-info.com/associations/le-cnef Pour plus d’informations, le lecteur est invité à consulter le site du CNEF : www.cnef.org