Témoignages

Paul Roitman a été un inventeur, un meneur d’hommes, un réalisateur hors pair. Mais il fut aussi, et peut-être avant tout, une âme généreuse, un leader penché sur chaque détresse, sensible à chaque besoin, et toujours prêt à payer de sa personne. Par-delà les distinctions et les soirées publiques, c’est peut-être dans le secret des cœurs –disciples ou simples inconnus auxquels il a porté secours sans faire de bruit, que le rabbin Roitman a laissé la trace la plus profonde.

De nombreux récits et témoignages ont été disséminés sur l’ensemble de ce site. Nous avons plus particulièrement souhaité ici, à travers paroles et images, faire mieux toucher du doigt un peu de cette personnalité d’exception qui a su mêler force et tendresse, courage et humilité, sans jamais oublier, au cœur des plus vastes entreprises, la dimension individuelle et humaine.

Accueil de Paul et Léa Roitman, août 1991

Accueil de Paul et Léa Roitman, août 1991

"https://youtu.be/Kvh4eljWRpk"


Hesped (Oraison funèbre) du Rav Paul Roitman זצ"ל Par le Rav Shlomo Aviner



Le héros est tombé dans sa dernière lutte, celle qu’il poursuivait contre l’ange de la mort. Dans cette bataille tous finissent par succomber, mais le Rabbin Roitman a eu le dessus sur la mort tout au long de sa vie. Il a vaincu le désespoir, le doute et la faiblesse. Il s’est battu et a gagné la bataille.

Ainsi, toute sa vie il a combattu ; on peut donc le surnommer : le Rabbin combattant. Il a combattu sans tambours ni trompettes, mais en silence et fort de sa conviction il a remporté toutes les batailles. A l’âge de quinze ans, déjà, il commença à combattre, et fonda à Metz un groupe du « Brit Hanoar ». Plus tard, lorsque la deuxième guerre mondiale eut éclaté, il organisa des cercles d’études juives à Toulouse, où il avait trouvé refuge. Les cadres de la Résistance juive en France furent, pour la plupart, issus de ce groupe d’étudiants. Afin qu'il soit bien clair, une fois pour toutes, que la Thora n'est pas une matière que l'on médite tranquillement dans un fauteuil, mais qu'elle a pour vocation d'être une force de combat. Ce fut là la première lutte du Rabbin Roitman, qui fut décoré pour son action héroïque au sein de la Résistance.

Après la guerre (à laquelle il échappa par miracle), le Rabbin Roitman renonce à ses études de médecine et décide de consacrer sa vie au Peuple Juif, de guérir avant tout son âme, et de le relever de ses ruines après la Shoah. C’est avec cette idée qu’il entra au séminaire rabbinique : non pour devenir un respectable rabbin de communauté, mais pour devenir le rabbin aumônier de la jeunesse, cette jeunesse qu’il aimait tant. C’est peut-être ce contact permanent avec les jeunes qui l’a lui-même gardé toujours si jeune d’esprit. Au terme de ses études rabbiniques, Paul Roitman renonce définitivement à une carrière classique de rabbin pour rendre la direction de la section religieuse du Département de la jeunesse pionnière de l’Agence juive, en Europe et en Afrique du nord.

Cet idéaliste commence alors son deuxième combat : la création du Bné Akiba dans toutes les villes de France et d’Europe. Se refusant le luxe de rester tranquillement chez lui bien au chaud, il devient un rabbin « itinérant », qui voyage, de de train en train, en Belgique, en Hollande, en Scandinavie, en Suisse, en Italie, en Autriche, en Grèce, au Portugal et en Afrique du nord. Partout, il met en place des structures et leur insuffle son esprit. Il supporte avec humour toutes les prévisions pessimistes, et, fort de sa conviction, réussit dans son entreprise.

C’est ici que se place le troisième combat du Rabbin Roitman. En 1958, les Juifs expulsés d’Algérie arrivèrent en France et furent disséminés autour des grandes villes dans des localités anonymes. Devant la réserve compassée des organismes officiels, le Rabbin Roitman prend seul l’initiative de mobiliser des centaines de jeunes intellectuels juifs et de les envoyer dans les banlieues à la recherche de leurs frères en difficulté. Il crée ainsi le mouvement « Torah Vetzion », qui parvint à réorganiser une centaine de milliers de réfugiés et à les intégrer à la vie communautaire. La devise de notre Rabbin combattant était de « parler peu et d’agir beaucoup ». Il fonda ainsi, dans le sillage de Thora Vetzion, une section pour la jeunesse des banlieues : « Tikvaténou ».

Son quatrième combat fut celui de l’humilité : en vrai sioniste qu’il était, il monta en Israël en 1970, renonçant à tous les honneurs dus à sa position et à son prestige, pour devenir un simple citoyen. Cela s’accordait bien avec sa modestie naturelle, lui qui refusait qu’on s’adresse à lui sous le titre de « Rabbin », mais demandait à être appelé « Paul », tout simplement.

Et en dépit de tout, il entreprit, en Israël, un cinquième combat : découvrant, dans les quartiers défavorisés des grandes villes, la détresse des laissés-pour-compte, il voulut porter secours à ces frères démunis, et redonner de l'espoir à ces enfants. Avec le concours d’une poignée d’étudiants bénévoles, il fonda ainsi, au bénéfice des familles nécessiteuses, un mouvement parallèle à ce qu’avait été « Torah Vetzion » en France, et qui prit le nom de « Torah Betzion ». Dans la même lancée, pour pallier le manque d’encadrement de la jeunesse des quartiers, il créa le mouvement « Tsedek », version israélienne de « Tikvaténou ». Les enfants, livrés à eux-mêmes, et exposés à l’influence de la rue, y sont accueillis à bras ouverts, sans discrimination, qu’ils soient religieux, traditionalistes ou non observants. Ils y reçoivent des repas chauds, bénéficient d’une aide scolaire et d’un soutien pédagogique, et participent à des camps de vacances subventionnés. De façon générale, ils reçoivent une formation qui les prépare à devenir les futurs leaders de leur région ou de leur communauté.

Ce Rabbin combattant, cet éducateur né et ce grand idéaliste eut ainsi l’idée d’un mouvement de jeunesse à la fois éducatif, social, et national-religieux, qui faisait tellement défaut dans le paysage israélien. Telle était bien la manière d’agir du rabbin Roitman : ne pas s’imposer, là où son action n’était pas nécessaire, mais s’employer de toutes ses forces à combler les manques, là où il pouvait se rendre le plus utile.

Oui, le Rabbin Roitman était un fanatique. Mais non pas au sens dévastateur du terme, bien plutôt au sens bénéfique. Il désapprouvait tout extrémisme, et avant même d’être un rabbin, c’était un homme. Il savait s’obstiner pour de bonnes causes. Mais il ne rejetait pas ce qu’il réprouvait, et préférait bâtir de nouveaux mondes. C'est pourquoi il était aimé de tous, même de ceux qui ne partageaient pas ses idées. Il a su être l’homme de toutes les situations et comprendre ce dont la nation avait besoin.

Ce n’est donc pas sans raison que le rabbinat de France lui a décerné le titre de Grand Rabbin. Car il a été un grand esprit, un grand dirigeant. Et sous ses dehors d’homme énergique et résolu battait un grand cœur, un cœur humain, qui n’était pas geignard mais aimant. Dans sa grande modestie, il ne savait pas que la Providence l’avait choisi pour accomplir ces tâches gigantesques, y compris la dernière, où il se révéla homme de Justice (=Tzedek). Il fut comme les véritables Sages, qui n’ont jamais de répit et vont toujours de l’avant.

A entendre tant de louanges méritées, ce Tzadik caché, cet homme de grand courage, ce Rabbin combattant hoche certainement de la tête, mal à l’aise, avec ce mouvement familier que nous connaissons bien - mais nous profitons de son absence pour lui exprimer notre immense gratitude :

Merci, notre maître, Merci.


Témoignage d’Eliane Klutstein, 25 janvier 2010


Quand j’étais petite fille, j’entendais mes parents discuter entre eux, et toujours revenait une formule mystérieuse qui m’intriguait beaucoup : “je sors avec les jeunes dimanche”, “les jeunes ont fait un boulot formidable”, ou bien “alors on aura les jeunes ce soir”. Les jeunes quoi? Bref je n’ai jamais osé éclaircir la chose, cela semblait évident pour tout le monde… mais je sentais confusément que cela devait avoir à faire avec les absences répétées de papa et la vie de famille particulière que nous menions dans une maison ouverte à tous constamment.

Ce n’est qu’en vieillissant, en devenant à mon tour une “jeune” et en participant activement au travail de mon père, que j’ai compris que ces jeunes étaient une clé essentielle de son action, à la fois ceux pour lesquels on se donnait, et ceux qui se donnaient eux-mêmes pour les autres.

Aussi ce soir, je voudrais dire à tous ces anciens jeunes ma reconnaissance et mon affection, ainsi que mon regret de ne pas être parmi vous.


Vidéo Grand Rabbin Alain Goldman. 25 janvier 2010

Grand Rabbin Alain Goldman.25.01.2010

"https://youtu.be/dzP9RGN0kjc"

Témoignage de Léa Marksheid (3 septembre 2009)


Ma rencontre avec le Grand Rabbin Paul Roitman

Le but de cette rencontre était de documenter la fuite, la veille de la déportation d’août 1942, d’un certain nombre de Juifs étrangers assignés à Lacaune. Jacques Fijalkow (…) m’a dit avoir entendu des échos concernant cet épisode et m’a conseillé de m’adresser au rabbin Roitman et à Claude Vigée.
(…) J’ai pris contact avec [Claude Vigée]. Il m’a lu un passage d’un de ses livres, dans lequel il décrit l’arrivée à Toulouse, le 25 août 1942, d’un grand nombre de Juifs étrangers venant de Lacaune et d’Aulus-les-Bains, et le rôle de Paul Roitman dans leur sauvetage. (…) C’est ce récit qui m’a poussée à (…) essayer de prendre contact avec Paul Roitman [en dépit de son mauvais état de santé]. Claude Vigée m’a suggéré de m’adresser d’abord à sa fille, Betty Roitman.
Après avoir interrogé son père, et sur la foi de ses premières indications, celle-ci m’a envoyé un texte qu’il avait dicté à ses secrétaires, à une époque où il se sentait plus sûr de sa mémoire. Ce texte (…) relate le même événement que celui dont Claude Vigée m’avait parlé : les dates mentionnées convergent exactement.

Trois jours après notre premier contact téléphonique, Betty m’a annoncé que, malgré ses incertitudes, son père avait des souvenirs très précis de l’épisode en question et qu’il était prêt à m’accorder un entretien. (…)

M. Roitman m’a raconté ses souvenirs de l’arrivée des fuyards et de ce qu’il avait fait pour eux. Tout au long de son récit, il a pris grand soin d’indiquer les points dont il n’était pas absolument sûr. Dans le résumé qui suit, ces points figurent en italiques.
Aux environs du 25 août 1942, un groupe important de Juifs est arrivé inopinément à Toulouse. Ils venaient de Lacaune (…) et parlaient surtout le Yddish. Aucun d’entre eux ne parlait allemand. (…)

Comme ils ne savaient pas où aller, ils sont arrivés à la synagogue, n’y sont pas entrés, et se sont massés dans la cour. M. Roitman ne se souvient pas exactement des dimensions de cette cour ni du nombre de personnes susceptible d’y trouver place, mais il pense qu’ils n’étaient pas plusieurs centaines. Les dirigeants de la communauté, craignant que la présence de ces gens mette leur communauté en danger, leur ont ordonné de s’en aller. Ils les ont même menacés d’appeler la police. (Nous avons brièvement discuté des raisons de leurs craintes et des considérations éthiques s’y relatant : ils étaient Français, alors que leurs visiteurs intempestifs étaient étrangers et donc en danger d’arrestation.)

M. Roitman, très choqué par la situation désespérée des arrivants, a offert à M. Bernsohn de leur chercher des cachettes - mais, pour cela, il avait besoin d’un peu de temps. M. Bernsohn a intercédé auprès de ses collègues et a réussi à obtenir que les réfugiés puissent rester sur le site de la synagogue pendant 24 heures (…), jusqu’à ce que M. Roitman leur trouve où aller.

M. Roitman, qui était très connu à Toulouse, a alors contacté un grand nombre de familles qu’il connaissait, Juifs et non Juifs, leur demandant de donner asile à quelques personnes. (…) Il estime que 25 à 30 familles ont hébergé chacune 2 ou 3 personnes. Comme il n’avait pas assez de gîtes pour tout le monde, il s’est aussi adressé à un journaliste de l’Aube habitant la même maison que lui, 6, rue de Bellegarde, auquel il sentait qu’il pouvait faire confiance - et qui, probablement, faisait partie de la Résistance. Celui-ci l’a envoyé à un jeune aumônier catholique ou protestant qui a placé une dizaine de personnes dans un hospice (asile de vieillards) rue Bellegarde. (…)

Les réfugiés avaient reçu des consignes très strictes. Ils avaient été prévenus que la police faisait des rondes dans toute la ville et que, s’ils mettaient le nez dehors, ils seraient arrêtés. Un certain nombre d’entre eux ont enfreint cet interdit, ont été arrêtés et ont donné le nom de M. Roitman aux policiers, qui sont immédiatement allés le chercher à la synagogue.
Le rabbin Cassorla est parvenu à convaincre les policiers qu’il n’y avait là qu’un petit étudiant un peu bavard, mais incapable de faire ce dont il était accusé. Paul Roitman dut s’éloigner pour quelque temps de Toulouse. (…)

Tout au long de notre entretien, j’ai été particulièrement frappée par le souci d’honnêteté et d’exactitude du Grand Rabbin Roitman. Il est évident que la situation désespérée des Juifs de Lacaune et d’Aulus l’ont si profondément choqué que, non seulement il a immédiatement agi en leur faveur, mais aussi a gardé un souvenir très précis de ce qui s’est passé, de la manière dont il a réussi à leur trouver des abris et des conséquences de leur manque de discipline. Les années et la maladie n’auront pas effacé de sa mémoire ces événements extraordinaires.
Avant cette rencontre, Betty m’avait mise en garde contre un excès d’optimisme. (…)

[Or] cette rencontre a été extrêmement fructueuse : elle m’a permis d’approcher un homme -et une famille- d’une probité, un altruisme et une dignité extrêmes, elle a confirmé, sans l’ombre d’un doute et de première main, une admirable action de sauvetage effectuée par un jeune étudiant, pratiquement seul, à l’époque où la Résistance ne s’était pas encore organisée ; et, de plus, j’y ai obtenu plusieurs pistes qui, j’en suis sûre, me permettront de documenter encore mieux la période qui fait l’objet de mes recherches. Le sourire du Grand Rabbin Paul Roitman, la bonté et la bonne volonté qui émanent de son regard, son suprême effort de concentration et le support et la coopération de son épouse [Léa] et de sa fille resteront pour moi un point lumineux, une image qui me soutiendra et m’aidera à continuer et à conduire jusqu’à son terme le difficile travail de mémoire que j’ai entrepris.


Lettre du baron Alain de Rothschild, 27 janvier 1965
Témoignage de Maître Théo Klein, 9 janvier 1995

Témoignage du Dr Jacques Bronstein


A la suite de l’émouvante soirée d’hommage à notre Maître Paul Roitman, z’l, je voulais ajouter ma modeste contribution au tableau d’une vie exceptionnelle, que les nombreux témoignages ont esquissé à grands traits.
Je voudrais y ajouter une touche inédite, même pour les enfants de Paul. Tous ceux qui l’ont connu savent que Paul n’avait pas un caractère facile. Souvent bougon, autoritaire ( « sûr de lui et dominateur », comme aurait dit de Gaulle s’il avait connu Paul ). Mais ce que très peu de monde savait, c’est que, sous cet aspect de leader farouche et déterminé, se cachait un homme de grand cœur et d’une empathie immense envers son prochain.
Voici donc un témoignage que je vous livre de première main, puisque j’en ai été le témoin direct:

Lors de mon séjour à la maison d’étudiants de la rue Guy Patin à Paris, nous habitions à deux dans une chambre. J’avais choisi, comme compagnon de chambrée, mon copain d’enfance P.
Nous partagions nos joies et nos problèmes, comme nous l’avions toujours fait depuis nos neuf ans, à Rouen.
Nous avions, tous les deux, connu Paul en 1945, peu après la fin de la guerre. Il était venu dans notre ville, la plus proche de Paris, pour essayer de recréer une vie juive, et fonder les prémices du Bné Akiba. Léa, sa jeune épouse, venait d’accoucher de leur premier enfant, et, malgré toutes les difficultés du moment, il était venu quatre dimanches de suite pour jouer avec nous, tout en nous apprenant les premiers rudiments du judaïsme et du sionisme.
Les années ont passé, et un jour, à la rentrée des grandes vacances, P. me raconte qu’il a participé à un camp de l’UEJF (Union des Etudiants Juifs de France ) et qu’il y a fait connaissance avec Ph, une jeune fille du Maroc, avec laquelle il s’entend à merveille.
Après quelques mois de correspondance assidue et de voyages, ils décident de se fiancer, et, l’année suivante, de se marier.
Mon père est témoin au mariage civil. P et Ph ne veulent pas traîner pour la 'houpa. Ph repart chez sa famille pour préparer sa robe de mariée et son trousseau, et revient quinze jours plus tard.
P et Ph vont directement à Rouen. Dans la soirée, Ph ne se sent pas bien et le médecin, appelé à son chevet, décide de l’hospitaliser. Il pense à une pneumonie : ‘’Quelques jours de perfusion antibiotique, et tout rentrera dans l’ordre. Ne vous inquiétez pas. Vous pouvez retourner dormir chez vous.’’
Dans la nuit, P entend quelqu’un frapper à la porte. Il ouvre, et un employé de l’hôpital lui demande de l’accompagner : Ph vient de décéder brutalement !
P est bouleversé, et n’osant pas réveiller sa mère, téléphone à mon père pour lui annoncer l’horrible nouvelle. Lequel attend 6 heures du matin pour m’appeler à Paris.
Je suis choqué, stupéfait ; je ne sais pas comment agir. Les directeurs dorment encore. Je n’ose pas les réveiller. Et d’ailleurs, en quoi pourraient-ils m’aider ? J’ai alors une idée : j’appelle Paul, il pourra me donner un conseil et me dire ce que je dois faire ; je n’arrive pas à réfléchir et pleure comme un enfant. Il me répond aussitôt et essaie de me calmer, en vain. C’est alors qu’il me dit : Je m’habille, viens me chercher, on va à Rouen !
Je proteste. Non, je voulais simplement te demander un conseil… Il me répète sur un ton péremptoire : Viens immédiatement, on va à Rouen !
Un taxi nous amène à la gare St.Lazare ; on n’échange pas un mot pendant le trajet. Paul serre ma main dans la sienne. On se comprend sans se parler. Paul court acheter deux billets. Le premier train pour Rouen part deux minutes plus tard.
Et c’est ainsi que Paul et moi partîmes accomplir la tâche la plus difficile de ma vie: consoler mon meilleur copain de la perte de sa future femme.
Paul a été extraordinairement efficace ; il s’est non seulement investi moralement, bien sûr, mais a tout organisé avec le Rabbin Gutman z’l pour que la levaya se passe le plus rapidement possible.
C’est aussi Paul qui a pris sur lui d’annoncer aux parents, restés au Maroc, l’affreuse nouvelle.
Tel était Paul, notre Maître bien aimé, un vrai sabra : piquant en surface, mais tendre et doux dans son cœur. Que sa mémoire soit bénie.

Témoignage vidéo de Julien Roitman - Soirée commémorative au Centre communautaire de Paris, janvier 2010

"https://youtu.be/iCDmP9VzbW0"

Témoignage vidéo Moïse Cohen - Soirée commémorative au Centre communautaire de Paris, janvier 2010

"https://youtu.be/Hpbfg1OpdTA"

Témoignage de Rachel Mol, mai 2021


J'ai eu le privilège d'être la secrétaire du rav Paul Roitman au Beit Méir à Jérusalem, à l'époque de la guerre de Yom Kippour (1973). Mon mari avait été mobilisé dès Rosh Hashana, et il se battait sur le front égyptien, face à Ismaïlia, en tant qu'artificier. Nouvelle immigrante, je me retrouvai seule avec quatre enfants, et ma petite dernière est née en pleine guerre. Le rav Roitman a été pour moi un phare dans cette période difficile. Par sa émouna, ses conseils et ses encouragements, il m’a soutenue durant toute cette épreuve. Dans mon parcours de vie, il restera l'exemple parfait du maître qui investit toutes ses forces pour le bien du "Klal Israël ". J'ai été très impressionnée par les liens très forts qui l’unissaient à ses "anciens " à travers le monde, en Turquie, en Grèce, en France, etc. Que son esprit continue à guider tous ceux qu'il a rapprochés de l'Eternel.


Article de Michel Grimberg

Moadon haolé 1991 - Partie A (Paul Zylberman, Jacques Bronstein, Maurice Hausner, Claude Vigée, Yves Stoleru, Yitshak Meir)

"https://youtu.be/QaOAhN2_KGM"

Moadon haole 1991 - Partie B (Claude Bloch, Elie Aziza, Haguit Moshé, Julien Roitman, Paul Roitman.)

"https://youtu.be/EepRBP5zZuo"

Soirée d’hommage faite en zoom en janvier 2021.

"https://youtu.be/V_wbzZOpUzk"